Une économie du bien social menée par les jeunes pourrait changer les systèmes éducatifs – et le monde

Auteur : Mariam Haidar, Liban

Les systèmes éducatifs sont confrontés à de nombreux défis.
Là où je vis, dans la région de la Bekaa au Liban, les enfants – en particulier les filles – ne sont pas en mesure d’explorer leur créativité, leur sens de l’innovation et leurs compétences techniques en raison d’un manque de ressources humaines, de financement et d’opportunités dans les systèmes scolaires.

En même temps, il y a beaucoup de jeunes comme moi qui luttent dans l’économie d’aujourd’hui.
Au Liban, 35 % des jeunes sont au chômage et, chaque année, de plus en plus de jeunes sortent de l’école ou de l’université pour se rendre compte qu’il n’y a pas d’emploi disponible.

La solution me semble claire : il y a des défis à relever et, en tant que jeunes, nous avons le temps, les compétences et les capacités nécessaires pour créer une nouvelle économie du bien social.

J’ai toujours rêvé d’avoir ma propre entreprise dans le domaine de l’éducation et de la technologie.
Au cours des deux dernières années, j’ai travaillé avec Digital Opportunity Trust (DOT) Lebanon en aidant à intégrer la technologie dans les salles de classe et en participant au programme de leadership des jeunes de DOT – en apprenant des compétences essentielles en matière de facilitation, d’affaires et de communication.

C’est cette opportunité qui m’a permis de voir deux choses essentielles : un défi que je savais pouvoir contribuer à résoudre, et un chemin pour y parvenir.

J’ai vu de mes propres yeux que les enfants avaient besoin d’être davantage exposés aux sciences, à la technologie, à l’ingénierie et aux mathématiques (STEM).
J’ai également constaté qu’en tant que jeune femme dotée de compétences technologiques et d’un sens aigu des affaires, je pouvais trouver une solution commerciale à ce problème – et créer à la fois un emploi et un impact social dont je pourrais être fière.

J’ai fondé EDUTEK, une entreprise sociale qui expose les enfants à des projets STEM amusants qui font appel à leur créativité et leur fournissent des compétences de base en matière de codage, d’alphabétisation numérique et de résolution de problèmes.
Mon objectif est de donner aux enfants l’envie d’explorer, de résoudre des problèmes et d’apprendre.
EDUTEK s’efforce tout particulièrement d’encourager les filles à saisir les opportunités offertes par la technologie.
Notre programme a fait l’objet d’une forte demande depuis son lancement il y a quelques mois.

Mon expérience à DOT m’a donné accès à des réseaux de femmes qui m’ont fait croire que je pouvais vraiment faire partie de la communauté technologique au Liban et résoudre un problème social.
J’ai été mise en contact avec le programme des femmes arabes chefs d’entreprise et j’ai eu accès à des mentors inspirants.
J’ai été exposée à des opportunités, des compétences et des connaissances qui m’ont permis de faire de mon entreprise un succès.

De nombreux problèmes doivent être résolus au Liban et ailleurs.
Nous les voyons tous les jours autour de nous, alors que les systèmes économiques, politiques et éducatifs s’efforcent de s’adapter à un monde qui évolue rapidement.

Ces questions peuvent être difficiles, mais tous mes camarades jeunes qui arrivent au chômage peuvent les considérer comme des opportunités.
Nous pouvons faire évoluer les systèmes éducatifs, et partout où nous en voyons la nécessité, tout en créant des opportunités pour nous-mêmes.
Nous disposons des compétences numériques, de l’intelligence et de l’ambition nécessaires pour créer une nouvelle économie du bien social.

Ces questions peuvent être difficiles, mais tous mes collègues jeunes qui arrivent au chômage peuvent les considérer comme des opportunités.